Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 2.djvu/235

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sentez bien qu’il ne me convient plus de rester, et je n’ai plus qu’à dire adieu à ces gens-ci. Je retourne à ma terre ; de là à Paris où je vous attends pour notre mariage ; car il est devenu nécessaire depuis l’éclat qu’on a fait ; vous ne pouvez me venger du dédain de votre mère que par là ; il faut absolument que je vous épouse.

ROSIMOND

Eh oui, Madame, on vous épousera : mais j’ai pour nous, à présent, quelques mesures à prendre, qui ne demandent pas que vous soyez présente, et que je manquerais si vous ne me laissez pas.

DORIMÈNE

Qu’est-ce que c’est que ces mesures ? Dites-les-moi en deux mots.

ROSIMOND

Je ne saurais ; je n’en ai pas le temps.

DORIMÈNE

Donnez-m’en la moindre idée, ne faites rien sans conseil : vous avez quelquefois besoin qu’on vous conduise, Marquis ; voyons le parti que vous prenez.

ROSIMOND

Vous me chagrinez. (À part.) Que lui dirai-je ? (Haut.) C’est que je veux ménager un raccommodement entre vous et ma mère.