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LA DISPUTE


Scène I.

LE PRINCE, HERMIANE, CARISE, MESROU.
HERMIANE.

allons-nous, seigneur ? Voici le lieu du monde le plus sauvage et le plus solitaire, et rien n’y annonce la fête que vous m’avez promise.

LE PRINCE, riant.

Tout y est prêt.

HERMIANE.

Je n’y comprends rien ; qu’est-ce que c’est que cette maison où vous me faites entrer et qui forme un édifice si singulier ? Que signifie la hauteur prodigieuse des différens murs qui l’environnent ? Où me menez-vous ?

LE PRINCE.

À un spectacle très-curieux. Vous savez la question que nous agitâmes hier au soir. Vous souteniez contre toute ma cour que ce n’était pas votre sexe, mais le nôtre, qui avait le premier donné l’exemple de l’inconstance et de l’infidélité en amour.

HERMIANE.

Oui, seigneur, je le soutiens encore. La première inconstance, ou la première infidélité, n’a pu com-