Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 2.djvu/347

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ne l’aurai pas plus tôt rappelé qu’il me la baisera encore pour mon plaisir et pour le sien.

MESROU.

Je sais qui c’est, je crois même l’avoir entrevu qui se retirait ; cet objet s’appelle un homme, c’est Azor ; nous le connaissons.

ÉGLÉ.

C’est Azor ? le joli nom ! le cher homme ! il va venir.

CARISE.

Je ne m’étonne point qu’il vous aime et que vous l’aimiez, vous êtes faits l’un pour l’autre.

ÉGLÉ.

Justement, nous l’avons deviné de nous-même. Azor, mon Azor, venez vite, l’homme !


Scène VI.

CARISE, ÉGLÉ, MESROU, AZOR.
AZOR.

Eh ! c’est Carise et Mesrou, ce sont mes amis.

ÉGLÉ, gaîment.

Ils me l’ont dit ; vous êtes fait exprès pour moi, moi faite exprès pour vous, ils me l’apprennent ; voilà pourquoi nous nous aimons tant ; je suis votre Églé, vous mon Azor.

MESROU.

L’un est l’homme, et l’autre la femme.

AZOR.

Mon Églé, mon charme, mes délices, et ma femme !