Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 2.djvu/356

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ÉGLÉ.

Partez donc.

AZOR.

Je m’enfuis.


Scène VIII.

ÉGLÉ, seule.

Ah ! il n’y est plus, je suis seule, je n’entends plus sa voix, il n’y a plus que le miroir. (Elle s’y regarde.) J’ai eu tort de renvoyer mon homme, Carise et Mesrou ne savent ce qu’ils disent. (En se regardant.) Si je m’étais mieux considérée, Azor ne serait point parti. Pour aimer toujours ce que je vois là, il n’y avait pas besoin de l’absence… Allons, je vais m’asseoir auprès du ruisseau ; c’est encore un miroir de plus.


Scène IX.

ÉGLÉ, ADINE.
ÉGLÉ.

Mais que vois-je ! encore une autre personne !

ADINE, apercevant Églé.

Ah ! ah ! qu’est-ce que c’est que ce nouvel objet-ci ?

(Elle avance.)
ÉGLÉ.

Elle me considère avec attention, mais ne m’admire point ; ce n’est pas là un Azor. (Elle se regarde dans son miroir.) C’est encore moins une Églé… Je crois pourtant qu’elle se compare.