Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 3.djvu/463

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payer le dédit, en te rendant ton billet de dix mille écus, que de t’épouser ; de façon que tu gagneras dix mille écus avec elle ; n’est-ce pas cela ?

LÉLIO

Tu entres on ne peut pas mieux dans mes idées.

LE CHEVALIER

Elles sont très ingénieuses, très lucratives, et dignes de couronner ce que tu appelles tes espiègleries. En effet, l’honneur que tu as fait à la Comtesse, en soupirant pour elle, vaut dix mille écus comme un sou.

LÉLIO

Elle n’en donnerait pas cela, si je m’en fiais à son estimation.

LE CHEVALIER

Mais crois-tu que je puisse surprendre le cœur de la Comtesse ?

LÉLIO

Je n’en doute pas.

LE CHEVALIER

, à part.

Je n’ai pas lieu d’en douter non plus.

LÉLIO

Je me suis aperçu qu’elle aime ta compagnie ; elle te loue souvent, te trouve de l’esprit ; il n’y a qu’à suivre cela.

LE CHEVALIER

Je n’ai. pas une grande vocation pour ce mariage-là.

LÉLIO

Pourquoi ?