Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 3.djvu/533

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LÉLIO

Ah, ha ! il s’agit de savoir à qui vous en voulez ici.

LE CHEVALIER

Avouez que j’ai du guignon. J’avais bien conduit tout cela ; rendez-moi justice ; je vous ai fait peur avec mon minois de coquette ; c’est le plus plaisant.

LÉLIO

Venons au fait ; j’ai eu l’imprudence de vous ouvrir mon cœur.

LE CHEVALIER

Qu’importe ? je n’ai rien vu dedans qui me fasse envie.

LÉLIO

Vous savez mes projets.

LE CHEVALIER

Qui n’avaient pas besoin d’un confident comme moi ; n’est-il pas vrai ?

LÉLIO

Je l’avoue.

LE CHEVALIER

Ils sont pourtant beaux ! J’aime surtout cet ermitage et cette laideur immanquable dont vous gratifierez votre épouse quinze jours après votre mariage ; il n’y a rien de tel.

LÉLIO

Votre mémoire est fidèle ; mais passons. Qui êtes-vous ?

LE CHEVALIER

Je suis fille, assez jolie, comme vous voyez, et dont les agréments seront de