Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 4.djvu/112

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Scène IX

ARLEQUIN, [COLIN], COLETTE


ARLEQUIN

Laissez-moi me recueillir un moment. (À part.) Qu’est-ce que je leur dirai ? je n’en sais rien, car pour du beau monde, je n’en ai vu que dans les rues, en passant ; voilà tout le monde que je sais. N’importe, je me souviens d’avoir vu faire l’amour, j’entendis quelques paroles, en voilà assez. (Tout haut.) Ah çà, approchez. Comme ainsi soit qu’il n’est rien de si beau que les similitudes, commençons doctement par là. Prenez, Monsieur Colin, que vous êtes l’amant de Mademoiselle Colette ; parlez-lui d’amour, et elle vous répondra ; voyons.

COLIN

saute de joie.

Parlez-donc, Mademoiselle, vous velà donc ?

COLETTE

Oui, Monsieur, me voilà ! De quoi s’agit-il ?

COLIN

Il s’agit, Mademoiselle, qu’il y a bian des nouvelles.

COLETTE

Et queulles, Monsieur ?

COLIN

C’est que la biauté de votre parsonne… car il ne faut pas tant de priambule ; et c’est ce qui fait d’abord