Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 4.djvu/121

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achevez ; vous êtes naïve, développez-vous sans façon, dites le vrai ; vous m’aimez ?

COLETTE

Oh ! ça se peut bian ; mais il n’est pas encore temps de le dire.

LE CHEVALIER

Je me mettrais à genoux devant ces paroles, je les savoure, elles fondent comme le miel ; mais donc quand sera-t-il temps de tout dire ?

COLETTE

Allez, allez toujours ; je vous garde ça, quand je vous verrai dans le transport.

LE CHEVALIER

Faites donc vite, car il me prend.

COLETTE

Oh ! je ne le veux pas lors, retournons où nous étions. Vous me demandez mon cœur ; mais il est tout neuf ; et le vôtre a peut-être sarvi.

LE CHEVALIER

Le mien, pouponne, savez-vous ce qu’on en dit dans le monde, le nom qu’on lui donne ? on l’appelle l’indomptable.

COLETTE

Il a donc pardu son nom maintenant ?

LE CHEVALIER

Il ne lui en reste pas une syllabe, vos beaux yeux