Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 4.djvu/139

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PLUTUS

Bon ! bon ! vous voilà toujours avec votre esprit pindarisé ; je parle net et clair, et outre cela mes ducats ont un style qui vaut bien celui de l’Académie. Entendez-vous ?

APOLLON

Ah ! je ne songeais pas à vos ducats ; ce sont effectivement de grands orateurs.

PLUTUS

Et qui épargnent bien des fleurs de rhétorique.

APOLLON

Je connais pourtant des femmes qu’ils ne persuaderont pas, et je viens, comme vous, voir ici une jolie personne auprès de qui je soupçonne que je ne serais rien, si je n’avais que cette ressource ; votre maîtresse sera peut-être de même.

PLUTUS

Qu’elle soit comme elle voudra, je ne m’embarrasse point ; avec de l’argent j’ai tout ce qu’il me faut ; mais qu’est-ce que votre maîtresse à vous ? Est-elle veuve, fille, et cætera ?

APOLLON

C’est une fille.