Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 4.djvu/19

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Arlequin, en badinant.

Badin, comme vous tournez cela !

Il chante :

L’embarquement est divin
Quand on vogue, vogue, vogue,
L’embarquement est divin,
Quand on vogue avec Catin.

Iphicrate, retenant sa colère.

Mais je ne te comprends point, mon cher Arlequin.

Arlequin

Mon cher patron, vos compliments me charment ; vous avez coutume de m’en faire à coups de gourdin qui ne valent pas ceux-là ; et le gourdin est dans la chaloupe.

Iphicrate

Eh ! ne sais-tu pas que je t’aime ?

Arlequin

Oui ; mais les marques de votre amitié tombent toujours sur mes épaules, et cela est mal placé. Ainsi, tenez, pour ce qui est de nos gens, que le ciel les bénisse ! s’ils sont morts, en voilà pour longtemps ; s’ils sont en vie, cela se passera, et je m’en goberge.