Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 4.djvu/375

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Scène X

PHOCION, DIMAS


PHOCION

Eh bien ! Dimas, que pense Hermocrate ?

DIMAS

Li, il prétend vous garder.

PHOCION

Tant mieux.

DIMAS

Et pis, il ne prétend pas que vous restiais.

PHOCION

Je ne t’entends plus.

DIMAS

Eh pargué, c’est qu’il ne s’entend pas li-même ; il ne voit pus goutte à ce qu’il veut. Ouf ! velà sa darnière parole : toute sa philosophie est à vau l’iau, il n’y en reste pas une once.

PHOCION

Il faudra bien qu’il me cède ce reste-là ; un portrait vient de terrasser la prud’homie de la sœur, j’en ai encore un au service du frère ; car toute sa raison ne mérite pas les frais d’un nouveau stratagème. Cependant Agis m’évite ; je ne l’ai presque point vu depuis qu’il sait qui je suis. Il parlait tout à l’heure à Corine, peut-être me cherche-t-il.