Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 4.djvu/399

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Scène II

LÉONTINE, PHOCION


LÉONTINE

J’ai un mot à vous dire, mon cher Phocion ; le sort en est jeté ; nos embarras vont finir.

PHOCION

Oui, grâces au ciel.

LÉONTINE

Je ne dépends que de moi, nous allons être pour jamais unis. Je vous ai dit que c’est un spectacle que je ne voulais pas donner ici, mais les mesures que nous avons prises ne me paraissent pas décentes ; vous avez envoyé chercher un équipage, qui doit nous attendre à quelques pas de la maison, n’est-il pas vrai ? Ne vaudrait-il pas mieux, au lieu de nous en aller ensemble, que je partisse la première, et que je me rendisse à la ville en vous attendant ?

PHOCION

Oui-da, vous avez raison ; partez, c’est fort bien dit.

LÉONTINE

Je vais dès cet instant me mettre en état de cela, et dans deux heures je ne serai pas ici ; mais, Phocion, hâtez-vous de me suivre.