Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 4.djvu/82

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mais si vous me prenez, je lui ferai mes excuses par lettre.

BLAISE

Je vous prends, velà qui est fait. Je sis votre maître, et ous êtes mon sarviteur.

ARLEQUIN

Serviteur très humble, très obéissant et très gaillard Arlequin ; c’est le nom du personnage.

CLAUDINE

Le nom est drôle. Parlons des gages à présent. Combian voulez-vous gagner ?

ARLEQUIN

Oh peu de choses, une bagatelle ; cent écus pour avoir des épingles.

CLAUDINE

Diantre ! ous en voulez donc lever une boutique ?

BLAISE

Eh morgué ! souvians-toi de la nichée des cent mille francs ; n’avons-je pas des écus qui nous font des petits ? c’est comme un colombier ; çà, allons, mon ami, c’est marché fait ; tenez, velà noute maison, allez-vous-en dire à nos enfants de venir. Si vous ne les trouvez pas, vous irez les charcher là où ils sont, stapendant que je convarserons moi et noute femme.

ARLEQUIN

Conversez, Monsieur ; j’obéis, et j’y cours.