Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 6.djvu/350

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gagné ; du moins, si jamais un visage a pu s’en passer, c’était le sien ; l’embonpoint n’y aurait ajouté qu’un agrément, et lui en aurait ôté plusieurs de plus piquants et de plus précieux.

Mlle de Fare, avec la finesse et le feu qu’elle avait dans l’esprit, écoutait volontiers en grande compagnie, y pensait beaucoup, y parlait peu ; et ceux qui y parlaient bien ou mal n’y perdaient rien.

je ne lui ai jamais rien entendu dire qui ne fût bien placé et dit de bon goût.

etait-elle avec ses amis, elle avait dans sa façon de penser et de s’énoncer toute la franchise du brusque, sans en avoir la dureté.

On lui voyait une sagacité de sentiment prompte, subite et naïve, une grande noblesse dans les idées, avec une âme haute et généreuse. Mais ceci regarde le caractère, que vous connaîtrez encore mieux par les choses que je dirai dans la suite.

Il y avait déjà du temps que nous étions là, quand Mme de Miran sortit de la chambre du malade, et nous dit que la connaissance lui était entièrement revenue, et qu’actuellement les médecins le trouvaient beaucoup mieux. Il m’a même demandé, ajouta-t-elle en m’adressant la parole, si vous étiez