Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 7.djvu/228

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chez elle. Je la trouvai même si abattue, que je lui proposai de se coucher pour se mieux reposer. Elle y consentit.

Je voulus sonner pour faire venir une autre femme de chambre ; mais Mme Dursan la jeune m’en empêcha. Oubliez vous que Brunon est ici ? me dit-elle ; et elle se mit sur-le-champ à la déshabiller.

Comme vous voudrez, ma fille, lui dit ma tante, qui reçut son action de bonne grâce, et ne voulut pas s’y opposer, de peur qu’elle ne regardât son refus comme un reste d’éloignement pour elle. Après quoi elle nous renvoya tous chez le malade, et il ne resta qu’une femme de chambre auprès d’elle.

Son dessein n’était pas de rester au lit plus de deux ou trois heures ; elle devait ensuite revenir chez son fils ; mais il était arrêté qu’elle ne le verrait plus.

À peine fut-elle couchée, que ses indispositions ordinaires augmentèrent si fort qu’elle ne put se relever ; et à dix heures du soir son fils était mort.

Ma tante le comprit aux mouvements que nous nous donnions, Mme Dorfrainville et moi, qui descendions tour à tour, et à l’absence de Mme Dursan et de son