Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 7.djvu/249

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Nous sentîmes tous combien nous aurions perdu si elle nous avait manqué ; il me sembla que nous étions devenus plus aimables avec elle, et que nous avions tous plus d’esprit qu’à l’ordinaire.

Enfin, le dîner finit, nous remontâmes en carrosse, et le souper se passa de même.

Nous n’étions plus le lendemain qu’à une lieue de Paris ; quand nous, vîmes un équipage s’arrêter près de notre voiture, et que nous entendîmes quelqu’un qui demandait si Mme Darcire n’était pas là. C’était un homme d’affaires à qui elle avait écrit de venir au-devant d’elle, et de lui chercher un hôtel où elle pût avoir un logement convenable ; elle se montra sur-le-champ.

Mais comme nous avions quelques paquets engagés dans le magasin, que le lieu n’était pas commode pour les retirer, nous jugeâmes à propos de ne descendre qu’à un petit village qui n’était plus qu’à un demi-quart de lieue, et où notre cocher nous dit qu’il s’arrêterait lui-même.

Pendant qu’on y travailla à retirer nos paquets, mon inconnue me prit à quartier dans une petite cour,