Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 7.djvu/251

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et je me hâtai de sortir de la petite cour pour la joindre : mon inconnue me suivit, elle dit adieu à Mme Darcire, je l’embrassai tendrement, et nous partîmes.

En une heure de temps, nous arrivâmes à la maison que cet homme d’affaires dont j’ai parlé nous avait retenue.

Comme la journée n’était pas encore fort avancée, j’aurais volontiers été chercher ma mère, si Mme Darcire, qui se sentait trop fatiguée pour m’accompagner, et dont je ne pouvais prendre que la femme de chambre, ne m’avait engagée à attendre jusqu’au lendemain.

J’attendis donc, d’autant plus qu’on me dit qu’il y avait fort loin du quartier où nous étions à celui où je devais aller trouver cette mère qu’il me tardait, avec tant de raison, de voir et de connaître.

Aussi Mme Darcire ne me fit-elle pas languir le jour d’après ; elle eut la bonté de préférer mes affaires à toutes les siennes, et à onze heures du matin nous étions déjà en carrosse pour nous rendre dans la rue Saint-Honoré, vis-à-vis les Capucins, conformément à l’adresse que j’avais gardé de ma mère, et à laquelle je lui avais écrit mes dernières lettres, qui étaient restées sans réponse.

Notre carrosse arrêta donc à l’endroit que je viens de dire, et là nous demandâmes la maison de Mme la marquise de… (c’était le nom de son mari). Elle n’est plus ici, nous répondit un suisse ou un portier, je ne sais plus lequel des deux. Elle y logeait il y a