Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 7.djvu/263

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Depuis dix ou douze jours, lui dîmes-nous. Eh bien ! ayez la bonté d’attendre un instant, repartit-il ; je vais vous faire parler à une des femmes de madame, qui m’a bien recommandé de l’avertir quand vous viendriez. Et là-dessus, il nous quitta pour aller lentement chercher cette femme, qui descendit, et qui vint nous parler à la portière de notre carrosse. Pouvez-vous, lui dis-je, nous apprendre où est Mme Darneuil ? Nous avons cru la trouver ici.

Non, mesdames, elle n’y demeure pas, répondit-elle ; mais n’est-ce pas avec vous, mademoiselle, qu’elle arriva à Paris ces jours passés, et qui lui prêtâtes de l’argent ? ajouta-t-elle en m’adressant la parole. Oui, c’est moi-même qui la forçai d’en prendre, lui dis-je, et j’aurais été charmée de la revoir. Où est-elle ? Dans le faubourg Saint-Germain, me dit cette femme (et c’était précisément notre quartier) ; j’ai même été avant-hier chez elle, mais je ne me souviens plus du nom de sa rue, et elle m’a chargée, dans l’absence de M. le marquis et de madame, de m’informer où vous logez, si on venait de votre part, et de remettre en même temps ces deux louis d’or que voici.

Je les pris : Tâchez, lui dis-je, de la voir demain ; retenez bien, je vous prie, où elle demeure, et vous me le ferez savoir par quelqu’un que j’enverrai ici dans deux ou trois jours. Elle me le promit, et nous partîmes.

En rentrant au logis, nous vîmes à deux portes au-