Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 7.djvu/39

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ici près, qui parle avec Mme Dorsin à une religieuse, à qui elle avait quelque chose à dire de la part d’une de ses parentes, et elle m’a chargé de venir toujours vous avertir qu’elle allait être ici dans un moment, et qu’elle avait dessein de vous emmener avec votre amie Mlle Varthon ; mais j’ai bien peur que vous ne soyez pas encore en état de sortir ; voyez cependant. Voulez-vous aller vous habiller ?

Non, monsieur ; lui dis-je en reprenant mes esprits et avec une respiration un peu embarrassée, non, je ne m’habillerai point ; je suis convalescente, et Mme de Miran me permettra bien de rester comme me voilà.

Ah ! sans difficulté, reprit-il. Eh bien ! vous nous avez jetés dans de terribles alarmes, ajouta-t-il ensuite d’un ton d’un homme qui s’excite à paraître empressé, qui veut parler et qui ne sait que dire. Comment vous trouvez-vous ? Je ne sais si je me trompe, mais on dirait que vous êtes triste ; c’est peut-être un reste de faiblesse qui vous donne cet air-là ; car apparemment rien ne vous chagrine.

Ce que je sentais bien qu’il me disait à cause que mon accueil et que ma mélancolie l’inquiétaient sans doute.

Ce n’est pas qu’il crût que Mlle Varthon m’avait révélé son secret ; elle lui avait caché ce qui s’était passé entre elle et moi là-dessus, et lui avait fait entendre qu’elle ne savait nos engagements que par une confidence d’amitié que je lui avais faite ; mais n’importe, tout est suspect à un coupable. Et Mlle