Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 7.djvu/454

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comme il faut, et ce n’est pas cela dont je badine ; mais il y a des minuties dont les directeurs ne devraient pas se mêler aussi sérieusement qu’ils le font, et je ris de ceux qui portent leur direction jusque-là.

Ce directeur-ci était un assez petit homme, mais bien fait dans sa taille un peu ronde ; il avait le teint frais, d’une fraîcheur reposée ; l’œil vif, mais de cette vivacité qui n’a rien d’étourdi ni d’ardent.

N’avez-vous jamais vu de ces visages qui annoncent dans ceux qui les ont je ne sais quoi d’accommodant, d’indulgent et de consolant pour les autres, et qui sont comme les garants d’une âme remplie de douceur et de charité ?

C’était là positivement la mine de notre directeur.

Du reste, imaginez-vous de courts cheveux dont l’un ne passe pas l’autre, qui siéent on ne peut pas mieux, et qui se relèvent en demi-boucles autour des joues par un tour qu’ils prennent naturellement, et qui ne doit rien au soin de celui qui les porte ; joignez à cela des lèvres assez vermeilles, avec de belles dents, qui ne sont belles et blanches à leur tour que parce qu’elles se trouvent heureusement ainsi sans qu’on y tâche.

Tels étaient les agréments, soit dit innocents, de cet ecclésiastique, qui dans ses habits n’avait