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remettez son nom ; et en lui répondant, je montais déjà l’escalier qui menait à la chambre.

Dès que j’y fus, eh ! vite, eh ! vite, j’ôte la robe que j’avais ; je reprends mon ancienne, je mets l’autre dans le paquet, et le voilà fait. Il y avait une petite écritoire et quelques feuilles de papier sur la table ; j’en prends une, et voici ce que j’y mets pour Valville.

« Monsieur, il n’y a que cinq ou six jours que je connais M. de Climal, votre oncle, et je ne sais pas où il loge, ni où lui adresser les hardes qui lui appartiennent, et que je vous prie de lui remettre. Il m’avait dit qu’il me les donnait par charité, car je suis pauvre ; et je ne les avais prises que sur ce pied-là : mais comme il ne m’a pas dit vrai, et qu’il m’a trompée, elles ne sont plus à moi, et je les rends, aussi bien que quelque argent qu’il a voulu à toute force que je prisse. Je n’aurais pas recours à vous dans cette occasion, si j’avais le temps d’envoyer chez un récollet, nommé le père Saint-Vincent, qui a cru me rendre service en me faisant connaître votre oncle, et qui vous apprendra, quand vous voudrez, à vous reprocher l’insulte que vous avez faite à une fille affligée, vertueuse, et peut-être votre égale. »

Que dites-vous de ma lettre ? J’en fus assez contente, et je la trouvai mieux que je n’aurais moi-même espéré de la faire, vu ma jeunesse et mon peu d’usage ; mais on serait bien stupide, si avec des sentiments d’honneur, d’amour et de fierté, on ne s’exprimait pas un peu plus vivement qu’à son ordinaire.

Aussitôt ce billet écrit, je pris le paquet, et je descendis en bas.

Je supprime ici un détail que vous devinerez aisément ; c’est ma petite cassette pleine de mes hardes, que je ne pouvais pas porter moi-même, et que j’envoyai prendre en haut par un homme qui s’était dévoué au service de tout le quartier, et qui se tenait d’ordinaire à deux pas du logis ; ce sont mes adieux à madame Dutour, qui me promit que le ballot et le billet pour Valville seraient remis à leur adresse