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Puisque j’avais à perdre le bien de mon oncle, me repartit-il avec un souris assez forcé, j’aime mieux que vous l’ayez qu’une autre.

M. Villot, qui était dans le jardin, et qui s’approcha de nous, interrompit notre conversation en saluant l’abbé, qui resta encore un quart d’heure, qui me quitta ensuite avec une tranquillité que je ne crus pas vraie, et qui, ce me semble, lui donnait en cet instant l’air d’un fourbe ; voilà du moins comment cela me frappa, et vous verrez que j’en jugeais bien.

Il continua de me voir, et encore plus fréquemment qu’à l’ordinaire ; si fréquemment même, que le baron, qui le sut, m’en demanda la raison. Je n’en sais aucune, lui dis-je, si ce n’est qu’il est mon voisin, et qu’il faut qu’il passe près du logis pour aller chez madame de Sainte-Hermières, que depuis quelque temps il va voir plus souvent que de coutume ; et cela était vrai.

J’oublie de remarquer que ce neveu, après m’avoir fait le compliment que je vous ai dit sur mon mariage, dont il ne me parla plus, m’avait priée de ne dire à personne qu’il en fût informé, et que je lui en avais donné ma parole ; de sorte que je n’en avertis ni le baron ni madame de Sainte-Hermières.

Vous observerez aussi que, pendant le temps que j’étais comme brouillée avec cette dame, il ne m’avait jamais, dans nos conversations, paru faire grand cas de sa piété ; non qu’il se fût expliqué là-dessus d’une manière ouverte ; je n’avais jamais démêlé ce que je dis là que par ses mines, par de certains souris, et que par son silence, quand je lui montrais mon estime ou ma vénération pour cette veuve, que je blâmais d’ailleurs du motif de son refroidissement pour moi.

Quoi qu’il en soit, cet abbé, dont la tranquillité m’avait semblé si fausse, s’en alla chez madame de Sainte-Hermières en me quittant, dîna chez elle, et, dans le cours de sa visite, eut des façons, lui fit des discours qui la surprirent, à ce qu’elle me confia le lendemain.