Page:Marivaux - Théâtre complet (extrait La Nouvelle colonie), 1949.djvu/18

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Une jeune fille.’’

Si j’avais un inconstant
Pour amant,
Je craindrais peu son changement ;
J’aurais tort de m’en mettre en peine :
Il en est cent que je puis enrôler,
D’ici j’en vois une douzaine,
Et mes yeux n’ont qu’à parler.

Auteurs, soyez désormais
Plus discrets.
N’attaquez plus ces doux objets.
En vain l’on vante votre ouvrage :
D’un feu divin il a beau pétiller,
Pour vous causer un prompt naufrage,
Deux beaux yeux n’ont qu’à parler.

Si vous voulez qu’Arlequin
Soit en train,
Venez, belles, tout sera plein :
Je cabriole pour vous plaire.
Si vous voulez, je saurai redoubler,
Un bis ne m’embarrasse guère :
Deux beaux yeux n’ont qu’à parler.