Page:Marlès - Histoire de l’Inde ancienne et moderne, 1828, tome 6.djvu/127

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du même genre. De Boigne était devenu le généralissime de Scindiâh, qui non-seulement lui avait confié la garde de l’empereur Schah-Alloûm et l’administration principale des affaires, mais lui avait cédé pour l’entretien de son corps d’armée le revenu de plusieurs provinces s’élevant à la somme de seize cent trente-deux mille livres sterling. Aussi avait-il porté son infanterie jusqu’à trente-huit mille hommes, et sa cavalerie jusqu’à huit mille, sans parler de l’artillerie qui était nombreuse et bien servie. Peu de temps avant la mort de Mahadji, de Boigne demanda et obtint son congé : il voulait aller jouir de sa fortune en Europe ; mais avant de partir, il mit à sa place un officier français nommé Perron, qui n’avait qu’une instruction commune mais que la nature avait créé général d’armée. Perron acquit la confiance entière de Dowlat-Rao-Scindiâh, fils adoptif et successeur de Mahadji. Rien de ce qui concernait l’armée et les relations extérieures ne se faisait que par le conseil de Perron ; l’armée mahratte, toute commandée par des officiers français, était pour ainsi dire devenue une armée française. Ce qui augmentait le danger aux yeux des Anglais, c’étaient les rapports fréquens qui s’établissaient entre le roi de Perse et le prince mahratte ; d’un autre côté on ne pouvait guère se méprendre sur les intentions de ce dernier, pro-