Page:Marlès - Histoire de l’Inde ancienne et moderne, 1828, tome 6.djvu/129

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Les Anglais venaient de perdre un précieux auxiliaire qu’ils auraient pu opposer au général Perron : c’était un aventurier irlandais nommé George Thomas, qui par son activité, son courage et ses talens, était parvenu à se faire souverain d’un petit état au milieu des régions mahrattes. Simple matelot à son arrivée dans l’Inde, il s’était mis successivement au service de plusieurs princes mahrattes. L’un d’eux lui donna quelques terres ; il s’y rendit indépendant ; il devint même assez fort pour attaquer avec succès les Sickhs du Penjâb. Il avait formé des établissemens sur le Satalége, et il s’était même fortifié dans Hamsi, à trente-cinq lieues environ à l’ouest de Délhy. L’accroissement trop rapide de son pouvoir donna de la jalousie et de l’inquiétude aux Mahrattes : ils lui firent la guerre. Ne pouvant le vaincre, ils eurent recours à la corruption. Ses troupes se vendirent : George Thomas s’enferma dans Hamsi avec une poignée de soldats fidèles. Les Mahrattes lui offrirent cinquante mille roupies et la liberté de se retirer où il voudrait. L’impossibilité où il se voyait de pouvoir opposer une longue défense le força d’accepter cette offre.

Malgré tous ses embarras politiques, lord Wellesley ne négligeait point l’administration intérieure ; une école militaire fut établie par ses