Page:Marlès - Histoire de l’Inde ancienne et moderne, 1828, tome 6.djvu/148

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avait vaincu ; l’empereur se contenta d’exprimer le désir qu’elle fût partagée entre les soldats ; mais en même temps le général stipula au nom de la compagnie en faveur du monarque une somme annuelle de six lacks de roupies pour l’entretien de sa maison.

Pour témoigner sa reconnaissance à son libérateur, Schah-Alloûm lui conféra les ordres de Mahi et de Moratib, qui ne se donnaient qu’aux premiers personnages de l’empire, tels que le vizir, le boukschi, et l’héritier présumé de la couronne. Les marques du premier consistent en un poisson de cuivre doré au haut d’une perche ou d’une lance ; le second se distingue par un globe du même métal, placé pareillement à l’extrémité d’un bâton. Le poisson et le globe sont soutenus par des hommes montés sur des éléphans ; ils sont portés devant la personne qui est revêtue de ces ordres. Le plus beau privilège qu’ils donnent est, aux yeux des musulmans, la faculté d’avoir des tambours qu’on bat régulièrement cinq fois par jour chez le mahi-moratib, ou qu’on porte devant lui sur des éléphans.

Lord Lake ne s’endormit point dans l’ivresse de ses triomphes ; il songeait à continuer la guerre contre les Mahrattes tandis qu’il entamait des négociations avecRounjeit-Sing, radjah de Bhour-