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DE L’INDE.

naies d’or : la sarafia ou roupie d’or, et le houn ou pagode d’or. Ces noms de roupie d’or et de pagode d’or sont donnés par les Européens à ces deux monnaies pour les distinguer des nombreuses monnaies de même nom qui ne sont qu’idéales ou imaginaires.

La roupie d’or est au titre le plus fin ; elle porte vingt-trois karats ; la pagode n’est qu’à vingt-deux ; c’est à ce dernier titre que sont les pagodes à trois figures, les pagodes badri et celles de Pondichéry. Celles de Madras et de Négapatnam n’ont que vingt-un karats : d’autres pagodes n’en ont même que dix-neuf. Quant à la valeur relative de l’or et de l’argent, il en est sur ce point dans l’Inde comme en France ; l’or est à l’argent comme i à 14. C’est sur cette valeur intrinsèque géiiéralement convenue que le change des monnaies se détermine. Si le prix de l’or augmente dans quelques occasions, c’est moins parce qu’on veut lui donner une autre valeur intrinsèque qu’à cause de quelque circonstance qui le fait rechercher, comme dans le cas d’une invasion ennemie. En 1782, les pagodes d’or de Pondichéry et de Madras qui ne se changeaient qu’à raison de trois roupies et demie, valurent tout d’un coup quatre roupies : l’apparition soudaine d’Hyder-Ali avait produit cette hausse.