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HISTOIRE GÉNÉRALE

tortures et les supplices ; il n’y eut pas de lieu, quelque caché qu’il put être, qui ne fut ouvert, violé, fouillé ; pas d’individu que son âge, son rang, son crédit, son sexe pussent garantir de ces violences atroces. Les femmes du harem, les princesses de la famille impériale, les épouses des omrahs et des riches hindous furent brutalement dépouillées de leurs joyaux et de leurs parures, tandis qu’on taxait les hommes à de fortes sommes qu’ils devaient sans délai verser dans les mains de Caudir ; chaque jour, chaque heure de retard les exposait à subir de douloureux supplices. Quant à l’empereur, plus à plaindre encore que le dernier de ses sujets moins maltraité que lui, il n’est point de souffrances, d’humiliations, d’outrages qu’il n’ait dû dévorer. Ses femmes les plus chéries, ses enfans et ses filles, traînés en sa présence, étaient dépouillés de leurs vétemens et frappés de verges jusqu’à ce que ieur chair tombât en lambeaux.

Quand l’infâme Caudir eut épuisé toutes les ressources pour arracher à ses victimes l’or qu’elles possédaient, et soumis aux mêmes épreuves tous les banquiers et marchands de la ville ; que le nazir lui-même, pour prix de ses lâches trahisons, eut été rendu responsable sous des peines corporelles d’une forte contribution imposée au fantôme d’empereur créé par Caudir,