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DE L’INDE.

à déterminer les premiers : d’amples subsides et la faculté de piller qui leur fut promise les firent entrer dans la ligue ; l’espoir de recouvrer les provinces que le père de Tippou lui avait enlevées décida le soubah. Le rendez-vous général des confédérés avait été indiqué à Houlidrog, ville frontière du Mysore ; la jonction s’y opéra dès le mois de janvier ; l’armée se porta aussitôt sur la capitale. En vain Tippou voulut-il disputer le passage, il fut obligé de se replier sur la ville menacée, et peu de temps après de souscrire aux conditions de paix qu’on lui proposa.

Tippou céda plus de soixante places ou forteresses, et paya d’énormes contributions de guerre ; on dit qu’il perdit durantles trois campagnes qu’il venait de faire huit cents pièces de canon et cinquante mille bommes. Ces revers auxquels il ne s’était pas attendu amenèrent un changement total dans sa conduite et ses habitudes. Devenu sombre et rêveur, il n’avait qu’une seule pensée, un seul désir : la vengeance, passion cruelle qui le tourmenta le reste de sa vie et qu’il ne put satisfaire. Après cinq ans passés dans une inaction forcée qu’il regardait comme une tache à sa réputation, il essaya de renouveler avec les Mahrattes l’alliance qui avait existé entre eux et Hyder, et ses efforts échouèrent ; il ne fut pas plus heureux dans ses tentatives auprès de Zé-