Page:Marmette - Heroisme et Trahison - 1880.djvu/113

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avec un ennemi qui hésite trop longtemps à leur gré. Par ici ?

— Oh ! ma foi, mon officier, la vie est pas mal dure de ce côté-ci de la rivière. Les femmes et les enfants se tiennent cachés dans les bois. Outre que les provisions sont rares, il faut coucher à la belle étoile, beau temps ou mauvais temps. Quant à nous, nous rôdons d’un bord et de l’autre, tuant un anglais parci, par là, et arrachant aux ennemis quelques-uns de nos bestiaux, que nous poussons du côté des montagnes pour la nourriture des enfants et des femmes.

— Les villages de l’Ange-Gardien et du Château n’ont pas encore été incendiés par les Anglais ?

— Non, parce qu’ils veulent sans doute s’y mettre à couvert ; mais ça viendra bientôt. Vous savez qu’ils ont déjà commencé leurs feux de joie sur la côte du sud ?

— Oui, reprit distraitement Beaulac. Mais la nuit est avancée, et il nous faut