Page:Marmette - Heroisme et Trahison - 1880.djvu/17

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Elle lui parle d’un ton si ferme et si décidé qu’il lui obéit aussitôt.

Ensuite elle jette sa coiffe, plante crânement un chapeau d’homme sur son oreille, et prend un fusil, en disant à ses jeunes frères qui l’ont suivie :

— Battons-nous jusqu’à la mort. Nous combattons pour la patrie et la religion. Souvenez vous des leçons que notre père vous a si souvent données : que des gentilshommes ne sont nés que pour verser leur sang pour Dieu et le roi.

Honteux de leur lâcheté et ranimés par le calme et le courage admirables de la jeune fille, les deux soldats courent aux palissades avec les deux petits frères de Marie-Magdeleine et font plusieurs décharges de mousqueterie. Pendant ce temps, mademoiselle de Verchères monte sur la plateforme de la redoute, et fait tirer le canon, autant pour tenir les Iroquois à distance et leur faire croire que les gardiens de la place sont en état d’opposer une vigoureuse défense, que