Page:Marmette - Heroisme et Trahison - 1880.djvu/184

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les troupes réglées, n’entraîne cependant pas complètement les milices canadiennes, qui, accoutumées à reculer à la façon des sauvages et à revenir ensuite à la charge, se rallient en plusieurs endroits à la faveur de petits bois. Avec cette habileté de tir devenue proverbiale, ils entretiennent un feu de tirailleurs si bien nourri, qu’ils forcent à reculer plusieurs corps détachés de l’armée anglaise. Mais enfin, écrasés à leur tour, il leur faut plier sous le nombre et battre en retraite.

M. de Vaudreuil et ses officiers, Beaulac et Lavigueur, tous sont entraînés par le courant dans la vallée.

— Monsieur le gouverneur ! crie Raoul au marquis de Vaudreuil découragé, tâchez de rallier le plus grand nombre d’hommes qu’il vous sera possible. Pendant ce temps, je vais remonter le côteau avec quelques gens dévoués pour arrêter un peu l’ennemi en vous attendant.

Se levant sur ses étriers :

— Frères, crie-t-il aux Canadien ! en montrant les hauteurs avec son épée