Page:Marmette - Heroisme et Trahison - 1880.djvu/88

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la flotte ennemie groupée sous l’île. Mais on y mit le feu trop tôt. Arrêtés à temps par les Anglais et remorqués loin de la flotte, ces brûlots, sur lesquels on avait d’abord beaucoup compté, se consumèrent tranquillement près du rivage de l’île d’Orléans.

Trois matelots, dont l’histoire aurait dû nous conserver les noms, formèrent ensuite l’audacieux projet d’aller brûler le vaisseau amiral. Par une nuit noire, ils s’embarquèrent sur un cannot et parvinrent, après avoir trompé la surveillance des sentinelles anglaises et s’être glissés inaperçus entre les nombreux bâtiments de la flotte, à s’accrocher au vaisseau de l’amiral. Mais la fatalité se servit du vent pour éteindre leurs mèches qu’ils ne purent jamais rallumer.

Malgré ces premiers échecs à notre résistance, Wolfe ne gagnait guère de terrain.

Placé, d’un côté, en face de la ville qui ne présentait à ses attaques qu’un roc escarpé couronné de bouches à feu, arrêté