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L’AURORE DE POURPRE


Il n’y a pas longtemps que les grands lacs qui s’étendent sur la frontière septentrionale des États-Unis étaient encore entourés de déserts silencieux, sauvages ; leur onde n’était sillonnée que par les canots d’écorce de l’Indien ou par le marchand aventureux. Beaucoup de gens se rappellent encore avoir vu cette vaste contrée soumise à la domination des farouches tribus indigènes. L’intrépide voyageur qui entreprenait d’explorer ces districts incultes n’y pénétrait qu’en se résignant aux plus rudes fatigues et en s’exposant à de nombreux périls. Rien n’altérait encore là l’œuvre primitive de la nature. Le sauvage indompté y campait au milieu des animaux sauvages. C’était pourtant une grande