Page:Marot - Les Œuvres, t. 2, éd. Guiffrey, 1875.djvu/32

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Car maintenant (je te prometz) elle a
Faict en passant, pres de ces Couldres là,
Qui sont espez, deux gemeaulx Aigneletz,
Qu’elle a laissez (moy contrainct) tous seuletz,
Non dessus l’herbe, ou aulcune Verdure,
Mais tous tremblans dessus la Pierre dure.
Ha Tytirus (si j’eusse esté bien sage)
Il me souvient, que souvent par presage
Chesnes frappez de la fouldre des Cieulx
Me predisoient ce mal pernicieux.
Semblablement la sinistre Corneille
Me disoit bien la fortune pareille.
Mais je te pry, Tityre, compte moy
Qui est ce Dieu, qui t’a mis hors d’esmoy ?

Tityre

Je sot cuidois, que ce, que l’on dit Romme,
Fust une Ville ainsi petite, comme
Celle de nous : là où maint Aignelet
Nous retirons, et les Bestes de laict.
Mais je faisois semblables à leurs Peres


Vers 36. Mais tous tremhlans dejfoubç la Pierre dure (a), (a) Éd. 1537- (1) La traduftion de Marot, en général affez exafte, quoique un peu diffufe, s’écarte ici du texte de l’auteur latin , en rapportant à la mère ce qui s’applique à fes chevreaux, l’efpoir du berger : Hic inter denfas corylos modo namque gemellos, Spem gregis, ah ! filice in nuda connixa reliquit.