Page:Marot - Les Œuvres, t. 4, éd. Guiffrey, 1929.djvu/358

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En ce bon heur Fortune favorable
Le feit servir soubz estat honnorable
Ung noble Duc, qui apres grand’souffrance
Au chef porta la couronne de France :
Ce fut Loys de ce nom le douziesme,
Que le Defunct suyvit en peine extrême
Par tout au pis de ses adversitez,
Puis se sentit, de ses prosperitez :
Car estant Roy (en bonne, et voluntaire
Recongnoissance) il le feit Secretaire,
Et Tresorier des finances Royalles
Pour le loyer de ses vertus loyalles.
Le Maistre mort, le servant souspira,
Et pour repos deslors se retira
Ici chez luy : ou par devote emprise
Fonda, bastit, et doua ceste Eglise.
Ses bons Subjectz il voulut frequenter,
Et leur apprint à semer, et enter
Commodement, et à rendre fertile
Ce, que estoit desert, et inutile,
En leur faisant apporter de maint lieu
Arbres divers. Puis mourant dit Adieu
A ses Enfans, qui sur luy ont posée
Ceste Epitaphe, et la Tombe arrosée
De larmes d’œil par naturel devoir.
Devant sa mort des ans pouvoit avoir