Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 1.djvu/230

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Que pouvait-il autre chose que formuler des souhaits pour l’amélioration de la situation commune des Européens ? Les moyens d’actions manquaient aux Anglais aussi bien qu’à nous-mêmes. On notera cependant comme tentative d’un effort commun l’entente qui eut lieu le 25 juillet au jardin même de Dupleix avec Stackhouse et Sichterman, pour résister aux prétentions des Maures relativement au commerce du salpêtre. Les trois nations convinrent de n’en pas acheter autre part que dans leurs établissements tant dans le Bengale proprement dit que dans les provinces de Pournia et de Catec. On pensait aussi écarter les prétentions des faussedars ou notables indiens à nous imposer d’autorité l’achat de leurs marchandises à des prix exagérés. On n’écarta absolument rien : Agy Hamet obligea au contraire les trois nations en 1737 à lui acheter au prix qu’il voulût une certaine quantité de salpêtre qu’il avait à Hougly, sous peine de voir leurs privilèges de Patna rester lettre morte. Ce fut en vain que Dupleix, Sichterman et Stackhouse avaient marché en parfait accord.

Stackhouse fut remplacé comme gouverneur des établissements anglais à la fin de 1738 par Braddyl, un « pisse-froid » comme le qualifie Dupleix. (Lettre à Saint-Georges, du 12 janvier 1739). Contrairement aux usages, Stackhouse ne s’était pas enrichi dans ses fonctions qui avaient pourtant duré sept ans : il partait au contraire très endetté et devait 42.000 roupies à Sichterman et sans doute des sommes plus élevées à d’autres personnes. Si Dupleix, à qui il ne devait rien, eut eu pour les Anglais une haine ou simplement une aversion naturelle, il lui eût été loisible de triompher à bon compte de l’infortune de son collègue ; il travailla au contraire à lui aplanir les difficultés nouvelles de l’existence, en priant son