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et de plus utile en graines, plantes, et autres produits du pays[1].

Les vaisseaux destinés à rapporter ces marchandises étaient le Philibert et le Dauphin, tous deux de 500 tonneaux et le Saint-Louis. Les deux premiers partirent de Lorient en octobre 1731 avec 45.000 marcs de matières d’argent. Le Sainl-Louis devait partir de Bordeaux avec un chargement de vin, mais comme il arriva fort tard à la côte de Coromandel, Lenoir resté libre de changer les arrangements et la destination des vaisseaux suivant les occurrences, y substitua la Duchesse et la Reine. Mais en envoyant ces deux vaisseaux, il doubla aussi les fonds qui furent ainsi portés à 90.000 marcs.

Le Philibert arriva à Chandernagor le 3 juin, le Dauphin le 8 juillet, la Duchesse le 13 septembre et la Reine vers la même époque. Outre les 90.000 marcs ils apportèrent 100.000 roupies de draps d’Europe et 10.000 roupies de corail. Les officiers avec leur port-permis disposaient de 36.000 roupies. Le conseil de Chandernagor avait emprunté au début de l’année 400.000 roupies, dont les intérêts n’étaient exigibles qu’à partir du 1er septembre et tiré sur la Compagnie une lettre de change de 2.000 marcs ou environ 40.000 roupies, valeur reçue en espèces au comptoir. On arriva à un total de fonds disponibles de 2.098.000 roupies. Jamais des sommes aussi importantes n’avaient été rassemblées.

Le Conseil put ainsi satisfaire sans difficulté aux demandes de la Compagnie. Comme s’il avait prévu qu’il disposerait de fonds extraordinaires, Dupleix avait passé dès le mois de février un contrat de 1.300.000 roupies avec un seul marchand sans lui faire aucune

  1. A. P. 102, p. 59-61.