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demandées, il fallait leur faire des diminutions de fret considérables sur les vaisseaux particuliers. Le commerce était si difficile en cette ville que les Anglais songeaient à abandonner la loge qu’ils y avaient.

La Compagnie avait demandé des curiosités du Bengale : Dupleix lui envoya par le Philibert un tigre royal et une caisse contenant 33 sortes de graines d’herbes potagères. Toutes ces opérations terminées il se déclara très satisfait. « Nous nous flattons, Messieurs, écrivit-il en France le 22 janvier 1733, que les précautions que nous avons prises cette année pour vous faire des envois riches, bien choisis et bien assortis auront la réussite que nous en attendons. Nous vous disons franchement que nous ne savons pas mieux faire et, si la Compagnie n’est pas contente, il sera difficile d’y parvenir jamais[1]. »

Nous souscrirons volontiers à ces éloges ; jamais opérations commerciales aussi importantes n’avaient été effectuées au Bengale. Nous rappellerons pourtant que le mérite unique n’en revient pas à Dupleix ; il revient aussi à la Compagnie qui envoya des fonds et à Lenoir qui les doubla.


1733.

Les opérations de 1733 furent un peu moins brillantes. Aussi bien, pour procurer aux navires le chargement demandé par la Compagnie, Dupleix avait-il dépassé de 300.000 roupies les crédits dont il disposait. Il devait toute cette somme avec les intérêts au début de 1733 et ne pouvait naturellement la payer qu’avec des emprunts ou des fonds envoyés par la Compagnie ; or ces fonds n’étaient pas attendus avant le mois de juin ou de

  1. A. P. 102, p. 285.