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dentes. Admettons, si l’on veut, une réduction d’un dixième et fixons autour de 900.000 roupies la valeur de l’exportation. Outre les marchandises propres au Bengale, elle comprenait 58.000 livres de bois rouge pris à Pondichéry, 489 milliers de poivres de Mahé, et enfin 293.000 livres de salpêtre venu de Patna : la Compagnie n’en demandait que 250.000. Les chargements, composés uniquement de marchandises, ne furent pas conformes aux assortiments demandés. Cela tenait à une hausse sur les cotons qui se manifesta au début de l’année. Ne sachant si elle se maintiendrait, Dupleix hésita à passer des contrats avant d’avoir reçu les fonds de France et quand il les eut, la saison étant fort avancée, il dut accepter les marchandises qu’on lui présenta.

Le Duc d’Anjou fut l’objet d’un léger incident, où l’on retrouve l’esprit frondeur de Dupleix. Le Conseil supérieur avait prié de lui réserver 260 à 300 balles, pour être chargées à bord de ce navire exceptionnellement détourné de sa route. Le Duc d’Anjou toucha en effet à Pondichéry le 4 janvier, mais il n’avait aucune place disponible. Dupleix n’avait rien réservé. On dut faire débarquer autant de poivre qu’il fut possible et on mit à la place 152 balles de cotonnades. Les poivres furent ultérieurement renvoyés à Chandernagor, pour contribuer aux expéditions de la fin de 1736. C’étaient des risques et des frais superflus. Le Duc d’Anjou put reprendre la mer le 19 janvier.


1736.

La crainte de complications en Europe avait empêché la Compagnie de faire tout l’effort commercial désirable en 1734 et 1735, mais, sans que l’année suivante la paix fut encore rétablie, l’horizon s’était assez éclairci pour qu’elle