Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 1.djvu/31

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

d’origine brahamanique ; dans sa jeunesse il avait été emmené comme esclave en Perse où on le convertit à l’islamisme. Les hasards de sa destinée l’ayant ramené dans l’Inde, il vint au Bengale où ses mérites et ses services lui firent en peu de temps accorder les fonctions de divan ou ministre d’Azim-us-Shah. Lorsque ce prince se déchargea du souci des affaires, il le nomma son délégué et lui fit donner le titre de nabab. Jaffer Khan échangea alors son nom contre celui de Mourchid Kouli Khan, sous lequel il est plus connu. C’est lui qui transféra la capitale du Bengale de Dacca à Moxoudabad, qui de son nom prit celui de Mourchidabad. Lorsqu’Azim-us-Shah fut mort. Mourchid Kouli Khan reçut du nouveau souverain Feroksir, fils d’Azim-us-Shah, le titre de soubab, mais il ne devint jamais vice-roi du Bengale, comme l’avaient été ses prédécesseurs immédiats.

Le Bengale ne comprenait en 1726 que le Bengale proprement dit, soit le vaste estuaire du Gange et du Brahmapoutre, avec les villes principales de Dacca, Moxoudabad, Raj Mahal, Monghir, Burdouan et Mednipour ; le Bihar avec Patna et l’Orissa avec Cattec formaient des nababies indépendantes. À l’est, il englobait la région montagneuse de l’Assam et s’étendait jusqu’à Chittagong.


3. Les colonies européennes.

Tous ces états étaient indépendants des puissances européennes qui, à part une malheureuse expérience de sir Josiah Child en 1686-1690, n’avaient pas encore eu l’idée d’associer une politique territoriale à leurs entreprises commerciales. Les Européens, à cette époque, ne se considéraient que comme des marchands tolérés dans