Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 1.djvu/333

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

vendu ses marchandises à Goa, avait chargé du poivre à Mahé puis était allée à Moka. Deux navires, dont le Fortuné, étaient partis pour les Maldives[1]. L’Aimable avait quitté Chandernagor le 1er février, et était arrivé à Surate le 1er avril pour continuer sur Moka. Enfin un navire avait été expédié à Manille. Ce furent au moins dix navires que Dupleix et ses associés avaient aventurés à la fin de 1734 ou dans les premiers jours de 1735.

En juillet, Dupleix calculait que le voyage de Manille donnerait 25 % de bénéfices, mais ailleurs il eut de graves mécomptes et même des pertes douloureuses. Si le Fortuné, rentré à Pondichéry le 1er juin, lui rapporta des cauris sur lesquels il réalisa des bénéfices, le Chandernagor, conduit par un mauvais capitaine, Larivière Pénifort, toucha sur des rochers au cap Saint-Jean près de Daman et ne fut sauvé que par le concours désintéressé de don Antonio Joan de Siqueira et Faria, capitaine et gouverneur des ville et fort de Daman. Un missionnaire jésuite du pays, le P. Joachim Dias, le mit en état de pouvoir faire son voyage de retour à Chandernagor, où il arriva avec plusieurs mois de retard en novembre 1735. Dupleix s’estimait heureux que le navire lui-même n’eût pas été perdu, mais les marchandises qu’il transportait arrivèrent trop tard pour être vendues dans d’heureuses conditions[2].

L’Union dut hiverner à Bender Abbas.

Le Diligent fut victime d’un accident qui retarda également son retour à Chandernagor ; le capitaine des Quatre-Sœurs commit des vols importants et abandonna son navire pour éviter d’être arrêté ; mais l’accident le plus

  1. Ars. 4743, p. 11.
  2. Ars. 4743, p. 23.