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débarqué les marchandises. Le capitaine, hors d’état de revenir, acheta un mauvais bateau du pays et s’y embarqua pour Goa avec une partie de l’équipage. Mais après 40 ou 50 lieues de navigation, il dut revenir à Mozambique par suite de la mauvaise qualité du bateau qui risquait de couler. En attendant qu’un vaisseau portugais put le ramener à Goa, Tully étudia la ville et les environs et fit avec un rapport une carte du port de Mozambique. Puis ayant laissé ses marchandises sous la sauvegarde des autorités portugaises il repassa à Goa pour obtenir du gouverneur général main-levée de la cargaison ou permission de la vendre. Lorsqu’il apprit cette fâcheuse nouvelle, dans le courant de novembre 1737, Dupleix ne désespéra point ; il compta que le gouverneur de Goa favoriserait la vente de nos marchandises, si même il ne s’y intéressait et songea aussitôt à envoyer un autre bateau en droiture, autant pour liquider les marchandises de la Naïade que pour en écouler d’autres. Si ce voyage réussit, écrivait-il aux directeurs, le 23 novembre, « ce sera une nouvelle porte que j’ouvre au commerce de l’Inde. » Bien entendu la recherche d’une nouvelle passe au sud des Maldives fut abandonnée. Le nouveau bateau qui était le Petit-Heureux, fut confié au capitaine La Renaudais. Dupleix ne voulut point intéresser Dumas dans cet armement trop aventureux ; il le fit seul pour son propre compte, ou plutôt à ses propres risques. Le vice-roi ayant accordé l’autorisation demandée, Tully passa à Cochin pour remettre à La Renaudais les billets des débiteurs, opération indispensable pour pouvoir recouvrer les effets laissés à Mozambique, mais il y attendit vainement l’Heureux qui, après avoir relâché à Galles, ne put aller jusqu’à la côte Malabar et continua sur celle d’Afrique.

Sur ces entrefaites, Dupleix reçut avis de la Compagnie