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de l’Inde de déplacer les terres d’une rive à l’autre. Notre loge, bordant directement la rivière, était plus particulièrement exposée. Déjà en 1729 l’ingénieur Deidier était venu spécialement de Pondichéry pour conjurer le mal et il avait tracé un programme qu’un commis du nom de Lavabre exécuta. Les premiers travaux entrepris ne résistèrent pas : le fleuve fut le plus fort dans son œuvre de destruction. On en exécuta d’autres en 1733, qui n’eurent pas un meilleur sort. À peine Lavabre était-il rentré à Chandernagor (août) croyant les avoir achevés, que les pluies détruisirent une partie des murs et s’insinuèrent entre le restant de la muraille et la terre rapportée. À la fin de la saison des pluies, on jeta un épi au travers de la rivière, mais alors il se produisit un autre inconvénient. Les eaux en contournant l’épi produisirent un remous qui affouilla les terres au-dessous des fondations du mur du quai. Rien ne tint plus. En attendant l’arrivée d’un ingénieur de Pondichéry nommé Rebutty, primitivement destiné pour Mahé, Dupleix se rendit lui-même à Cassimbazar en février 1734, presque aussitôt après le rétablissement de la loge, pour se rendre compte des travaux à exécuter. Rebutty, arrivé peu de temps après, proposa quelques travaux et dressa un devis qu’il alla faire approuver à Pondichéry. À son retour au mois de juillet, il donna l’assurance que si on lui procurait les matériaux nécessaires, il conserverait le terrain de la loge tel qu’il était. Le Conseil supérieur qui ne craignait rien tant qu’un déplacement des bâtiments, recommanda expressément à Dupleix de fournir à cet ingénieur les moyens de déplacement nécessaires tant par eau que par terre ; il lui était accordé 800 livres d’appointements par an et 40 roupies par mois pour sa subsistance. Malgré ces avan-