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de « donner toute son attention et de faire défense que ces sortes de femmes ne fussent reçues de jour et de nuit dans la loge. Cet ordre retiendra les soldats dans le devoir et encore mieux lorsqu’on ne leur en donnera pas l’exemple, ainsi qu’ont fait quelques employés que je ne veux pas nommer[1]. »


La flottille de 1735 était prête dès le mois de juillet à Chandernagor : elle comprenait 20 bateaux et devait être commandée par Nehou le Mouton. Elle ne partit toutefois qu’à la fin d’août après avoir acquitté les droits de douane à Hougly. Son chargement était de 33.963 roupies, pour lesquelles Groiselle était intéressé de 16.630 roupies et Dupleix du restant. Cassimbazar lui donna 40 balles de soie à 703 roupies la balle, partagées par parts égales entre Burat, Dupleix et Groiselle. En dehors de ce chargement propre à la Compagnie ou à ses employés, la flottille prit encore pour 60.000 roupies de marchandises diverses appartenant à un nommé Omidchem, personnage très influent à Mourchidabad, et 20.000 pour le compte de Dipchonde. Les marchandises d’Omidchem devaient être vendues à notre loge et sous le nom de la Compagnie moyennant 7 ½ % de droit, dont 5 à la Compagnie et 2 ½ pour Burat, en qualité de chef de la loge et de chargé des ventes. Celles de Dipchonde payèrent comme les nôtres et comme celles des particuliers un droit de 6 ½ %[2]. Les natifs payaient jusqu’à 10.

Bien que nous fussions parfaitement en règle avec la douane du nabab, Agy Hamet souleva toute sorte de difficultés pour le passage de la flotte. Il fallut pour lever les

  1. C. P. t. I, p. 17.
  2. C. P. t. I, p. 25.