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de les laisser vendre ce qu’ils voudraient, sans s’occuper de leurs affaires, or ce n’était pas une façon de les favoriser.

La flotte composée de 25 bateaux devait, à son passage à Malde, en prendre d’autres qui ne s’y trouvèrent pas. Dupleix s’entendit avec Layde et Kelsal, capitaines des flottes anglaise et hollandaise, qui ne partirent d’Hougly et de Chinsura que vers le 15 septembre, pour les prendre avec les leurs sous leurs pavillons respectifs, celui de France ne devant être arboré qu’au moment de l’arrivée.

Groiselle projetait alors de bâtir à Patna une maison nécessaire à toutes nos installations et d’en créer de nouvelles à Chapra et à Singuia, qui sont à une certaine distance de cette ville du côté de l’est. Dupleix était loin d’être opposé à ces vues ; il n’en voyait toutefois la réalisation possible qu’avec le consentement de la Compagnie, et à son sens la Compagnie ne le donnerait que si la demande était accompagnée de la nouvelle de la vente d’une bonne partie des draps envoyés cette année ; si l’on n’avait que des espérances on risquait de ne pas être écouté. En conséquence, concluait Dupleix, « je vous exhorte de me mettre en état de parler fortement et avec assurance. Pensez que la Compagnie, le ministre et même l’État ont les yeux sur la réussite de votre entreprise[1]. »

Dans un ordre d’idées un peu différent, Groiselle devait s’abstenir, autant que possible, de donner aux Maures tout ce que leur insatiabilité leur suggérait. Le comptoir de Patna faisait à lui seul plus de cadeaux que Chandernagor et nos autres comptoirs. Groiselle

  1. Ars. 4744, p. 18.