Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 1.djvu/423

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

l’on arriva jusqu’à Ranguepour, mais ce fut le terme du voyage. Il ne fut pas possible d’aller plus loin. Le roi du pays n’usa d’aucun mauvais procédé à l’égard de ses hôtes, mais visiblement il désirait ne jamais les revoir et il mit tout en œuvre pour les décourager. Deux soldats et un écrivain de l’expédition revenus au Bengale dès le mois de novembre, laissaient planer les plus grands doutes sur le succès de l’entreprise. Après leur retour on resta plus de quatre mois sans nouvelles. Dupleix et Sichtermann considéraient déjà leurs compatriotes d’Europe comme perdus ; tout d’un coup le 8 mars 1740 on reçut une lettre de Mathée du 22 février précédent : tout le monde se portait bien, mais l’expédition était manquée. Mathée dut revenir avec une partie des marchandises qu’il avait emportées et sur les indications de Dupleix, en laissa quelques-unes à Dacca pour y être vendues. Il rapportait par contre 14 mans de poivre, mais peu d’autres produits et Dupleix en conclut que l’Assam n’avait pas toutes les richesses qu’on lui avait dites. On sait que ce pays est aujourd’hui un grand producteur de thé qui n’était pas cultivé dans l’Inde à cette époque. Dupleix ne fut pas autrement surpris de cet insuccès, dont il se consola sans peine, et il ne fut plus question de l’Assam non plus que du Népal[1].


  1. B. N. 8982, p. 66, 72, 80, 96, 106, 108, 144, 242. — Arch. Col. C2 76, p. 216.