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Ce fut seulement le 20 janvier et le 15 mars 1738 que Dupleix écrivit officiellement au Conseil supérieur, en lui racontant ce qui s’était passé.

Dans la seconde, que seule nous avons sous les yeux in extenso, Dupleix exposait qu’il lui avait été impossible de faire autrement que de se soumettre aux exigences du nabab. On ne levait pas, disait-il, le bouclier impunément… Cette extrémité n’est d’aucune utilité, à moins d’abandonner tout commerce… La Compagnie avait toujours recommandé en de pareilles occurrences de se servir de la voie des accommodements, il s’en était servi lorsqu’il avait vu qu’il n’y avait pas moyen de faire autrement et qu’il fallait ou payer 3 ½ % sur toutes nos roupies au nabab et en outre 10 ½ de la même roupie au sicca ou apporter comme à l’ordinaire nos matières au Bengale et s’exposer à abandonner tout commerce. Il n’avait pas trouvé d’autre moyen de résoudre la difficulté. Plusieurs maures, gentils, arméniens et autres avaient payé les droits exigés par le nabab et lorsqu’ils avaient eu besoin de roupies siccas, ils avaient donné 110 rs ½ arcate pour 100 siccas. La Compagnie devait s’estimer fort heureuse que la défense du cours de nos espèces n’ait été publiée qu’à la fin de septembre, sans quoi il eut été impossible de faire passer aux marchands ces mêmes espèces autrement que sur le pied des roupies courantes. Quelle perte c’eût été pour la Compagnie ! Leur cours n’était pas encore bien assuré ; elles étaient encore à 3 % de banta par rapport aux roupies siccas.

Dupleix terminait par quelques considérations sur les pagodes. Elles valaient alors 320 roupies arcates ; elles avaient valu jusqu’à 330 et leur cours le plus bas avait été de 312. La pagode, disait-il, n’est pas une monnaie