Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 1.djvu/447

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je suis franc et net de ce côté là et sur tout ce qui peut donner atteinte à la probité ; j’ai rendu des services essentiels à la Compagnie, je puis à ce sujet le disputer à qui que ce soit de tous ceux qui ont été et sont dans l’Inde, et je n’en ai reçu jusqu’à présent que des remerciements ; si elle juge à propos d’agir autrement par la suite sur l’exposé qu’il vous plaira de faire de moi, je saurai m’en tirer à la honte de ceux qui veulent si gratuitement m’attaquer. Je ne sais sur quoi et à quel propos vous me dites que nous avons traité avec tant de hauteur et si cavalièrement que votre honneur s’y trouve intéressé. Je crois que vous voulez jeter sur nous ce que votre conseil a tant fait de fois, en voulant nous faire passer dans diverses occasions pour des imposteurs, des étourdis et gens incapables, il est vrai que nous n’avons pu souffrir ces belles qualités avec patience, nous les avons relevées et vous avons fait au doigt et à l’œil que très mal à propos votre Conseil voulait nous les attribuer. Vos lettres, ne sont qu’un tissu de critiques de toutes nos opérations, aujourd’hui elles sont poussées jusqu’à nous menacer de nous déshonorer : jamais pendant la régie de M. le Noir, dont mal à propos on ne se louait pas de la douceur, il ne s’est rien vu de pareil, cependant la Compagnie, dans diverses occasions, l’a blâmé et le Conseil supérieur sur la façon dont il traitait ce Conseil.

« Je n’entends pas ce que vous voulez dire sur les flatteurs que vous me conseillez de ne point écouter préférablement à la raison ; depuis que j’en ai l’usage je n’ai point connu ces sortes de gens, vous me connaissez mal ou plutôt vous ne voulez pas me connaître, il vous plaît de me donner des faiblesses que je n’avais pas encore remarquées dans le nombre de celles que j’ai en partage, vous verrez que le Conseil prend le parti de ne plus répondre à toutes les menaces que l’on pourra lui faire par la suite, et qu’il se contentera simplement de suivre les ordres qui lui seront donnés. C’est, à ce que je crois, le parti le plus sage jusqu’à ce que la Compagnie dont nous aurons les premières réponses par les vaisseaux de l’année