Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 1.djvu/452

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Cette lettre marque la fin du conflit ; dans la correspondance elle-même on ne trouve plus trace de récriminations. On se demande d’ailleurs ce que les deux partis auraient pu imaginer de nouveau. Un certain ressentiment subsista seul dans les cœurs qui ne trouvaient plus rien à exprimer. Il subsista pendant trois ans, jusqu’à la fin du gouvernement de Dumas. L’affaire des roupies touchait en effet le gouverneur de Pondichéry beaucoup plus que le directeur du Bengale ; c’était lui qui avait obtenu du nabab d’Arcate la permission de battre monnaie à Pondichéry ; c’était à son œuvre personnelle qu’avait touché Dupleix. Il était donc légitime qu’il la défendit ; nous allons voir maintenant s’il la défendit avec des arguments appropriés et convaincants. C’est le fond même du débat.


b) Explications administratives. — Nous trouvons dans la lettre précitée de Dupleix du 22 avril tous les arguments en faveur de sa thèse. Dumas l’envoya en France le 15 octobre avec ses observations en regard, afin, disait-il, « de mettre la Compagnie en état d’examiner à fond cette affaire que le Conseil de Bengale s’efforce d’embrouiller, en abandonnant le fond de l’affaire pour se justifier sur des faits dont on ne l’accuse point. »

Dupleix convenait d’abord qu’il eut été coupable s’il avait recherché la fabrication des roupies à Mourchidabad, dans le même temps que la Compagnie avait obtenu la permission de fabriquer à Pondichéry. Mais elle lui avait été offerte ou pour mieux dire imposée par les circonstances.

Dans le courant de 1737, on s’était en effet résolu à la cour du nabab à ne plus laisser circuler les roupies arcates, à moins d’en payer le droit de 3 ½ %, com-